Voilà un an que le gouvernement israélien s’est lancé dans une guerre de destruction systématique de Gaza. Il prétend ainsi répondre aux crimes commis le 7 octobre 2023 par des groupes palestiniens emmenés par le Hamas. Voici trois communiqués publiés par des associations dont des militant·es d’ENSEMBLE! sont membres.
Communiqué de l’AFPS
Gaza : Cessez-le-feu ! Maintenant !
Cela fait une année qu’Israël s’est lancé dans une entreprise de vengeance monstrueuse en réponse aux attaques des groupes armés palestiniens à quelques encablures de la cage dans laquelle Israël avait enfermé depuis 17 ans plus de deux millions de Palestiniens. Des crimes de guerre horribles ayant fait près de 1200 morts dont 800 civils. Il appartient aux instances juridictionnelles internationales de les juger : la Cour pénale internationale a demandé des mandats d’arrêt contre trois dirigeants du Hamas (Sinwar, Al-Masri et Haniyeh, ce dernier ayant été assassiné par Israël). De même que des mandats d’arrêt ont été demandés contre Netanyahou et Gallant.
Des massacres et des destructions massifs et indiscriminés que la commission d’enquête de l’ONU a qualifiés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité allant jusqu’au crime d’extermination. Il est apparu immédiatement, ne serait-ce que par le choix des armes, que l’objectif était de faire un maximum de victimes civiles en violation complète du principe de proportionnalité.
Cela fait donc une année que les bombardements israéliens s’abattent jours et nuits sur la Bande de Gaza où aucun endroit n’est sûr, où aucune personne n’est en sécurité.
Une année de guerre totale, une catastrophe humanitaire sans précédent et un chaos total. Une année de génocide en cours, le premier génocide filmé par les victimes elles-mêmes et diffusé en direct aux yeux du monde entier. Entre 50 000 et 200 000 morts probables, 10 % de la population assassinés ou blessés.
Les 2,3 millions d’habitants ont subi depuis un an des déplacements continuels dans un espace complètement clos ;
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Communiqué du RAR
Le 7 octobre et après
À l’occasion de l’anniversaire du 7 octobre, le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) analyse la dimension antisémite de l’événement et rappelle sa condamnation absolue de l’action militaire israélienne menée depuis.
L’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre en Israël est un traumatisme pour la société israélienne, dont les effets continuent de se faire sentir. Elle constitue aussi le plus grand massacre antisémite depuis 1945 et rappelle ces moments dans l’histoire où les vies juives furent menacées ou détruites.
En réponse, le gouvernement d’extrême-droite et de suprémacistes dirigé par Netanyahou s’est engagé dans une guerre de destruction systématique de la bande de Gaza. Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne depuis le 8 octobre ont provoqué un choc profond pour la société palestinienne, déjà traumatisée par 76 ans d’oppression et 57 ans d’occupation. Quelle que soit l’issue de la guerre en cours, nul ne peut encore évaluer l’ampleur des conséquences qu’auront ces destructions sur les générations palestiniennes à venir.
En France, le 7 octobre a transformé les conditions dans lesquelles il est possible d’agir pour l’émancipation, et de lutter contre l’antisémitisme et tous les racismes. Suite au 7 octobre, nous avons constaté une explosion des actes antisémites ainsi qu’une hausse considérable de l’hostilité envers les Juives et Juifs. Cela a accentué le sentiment d’une menace existentielle sur les vies juives. L’aggravation de l’antisémitisme s’est accompagnée d’une hausse des actes racistes, et en premier lieu islamophobes.
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Pour lire la suite du communiqué du RAR…
Communiqué de l’UJFP
Un an de génocide et d’impunité. Liberté pour Gaza, jugement des criminels de guerre
Le 7 octobre 2023, « une cocotte-minute a explosé » comme l’a dit Michel Warschawski, militant israélien anticolonialiste. Comme le souligne Enzo Traverso « en l’occurrence [le 7 octobre] des moyens inappropriés et répréhensibles ont été utilisés, [mais] dans le cadre d’une lutte légitime contre une occupation illégale, inhumaine et inacceptable » 1.
Le peuple palestinien a été expulsé de son propre pays de façon préméditée il y a 76 ans. Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont occupés depuis 57 ans. La bande de Gaza, où 75 % de la population sont des réfugiés, est bouclée par terre, par mer et par air depuis 18 ans. L’occupant y a commis des massacres réguliers. Quand les Gazaouis ont manifesté pacifiquement lors des marches du retour de 2018, l’occupant a tiré sur eux comme à la foire. Bilan 350 morts et 10 000 estropiés. La communauté internationale n’a pas eu un mot pour arrêter les assassins. Qui pouvait penser qu’une telle situation allait durer éternellement ?
Si on doit comparer le 7 octobre 2023 à un autre événement historique, c’est au 1er novembre 1954 en Algérie. Après 124 ans d’un colonialisme français particulièrement féroce, les insurgés ont tué, le jour de l’insurrection, des civils désarmés. La société civile d’un État colonisateur ne peut pas rester extérieure à une guerre coloniale. La grande militante israélienne, Nurit Peled, l’avait bien compris. Sa fille, Smadar, a été tuée en 1997 dans un attentat du Hamas. Elle a rejeté les condoléances de Nétanyahou en lui rétorquant : « tu es le responsable. Tu obliges nos enfants à être assassins ou à être assassinés ».
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