Aujourd’hui, Macron et son gouvernement misent sur la résignation pour mettre un terme à la mobilisation : ceci se traduit par les prophéties apocalyptiques de Véran et par une fermeté affichée par tous les auteurs de cette réforme : Macron bien sûr qui s’obstine à ne rien voir dans les rues, mais aussi ses compères de LR (qui en profitent pour défendre l’image du Sénat.)

Bien entendu, ils comptent sur les difficultés de l’inflation qui rendent les pertes de salaire liées aux grèves plus difficiles à supporter financièrement et ils le disent avec cynisme.

Ils comptent aussi sur la quasi-impossibilité de faire grève pour de nombreux·euses salarié·es dans nombre de petites entreprises, zones de non-droit syndical. Il en va de même chez les précaires où pèse l’incertitude du lendemain.

Ils veulent jouer aussi sur le manque d’alternatives (le TINA thatcherien est une fois de plus remis au goût du jour). Ce refus de prendre en compte les autres financements possibles pour une amélioration du système des retraites commence à être mis à mal dans les médias, par exemple par les interventions de Michael Zemmour, sacré « le spécialiste » par BFM.

Mais pour mobiliser, il faut porter les alternatives dans le débat public, auprès des travailleur·euses pour donner l’espoir nécessaire pour les luttes à venir.

De ce point de vue, le document produit par la CGT – « La CGT propose une autre réforme du système des retraites »  – répond à cette nécessité.

La CGT avance des propositions qui améliorent vraiment la situation des emplois les plus difficiles. Elle les estime à un coût total de 100 milliards et se donne pour perspective de récupérer cette somme par l’intermédiaire des cotisations sociales. Elle rappelle à ce propos que « la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 8,7 points, soit l’équivalent de 112 milliards d’euros. » depuis 1982.

Les moyens concrets de cette récupération sont détaillés de façon précise :

  • « augmenter les salaires et le taux de cotisation retraite : l’axe central de notre stratégie de financement »,
  • mettre, en particulier, fin aux exonérations diverses (y compris sur les revenus qui échappent aux cotisations),
  • augmenter les salaires et créer de vrais emplois dans les services publics,
  • mettre en place la Réduction du Temps de Travail ( à l’opposé du développement de la précarité qui constitue le centre de la stratégie de plein emploi macronien),
  • une hausse des cotisations sociales.

Toutes ces mesures sont précisées et chiffrées dans le document.

Il y a là de quoi conforter le débat sur l’alternative par la socialisation de notre projet « un pouvoir collectif sur la richesse commune ! »

 

Le 6 mars 2023
Étienne ADAM