La journaliste Shireen Abu Akleh, une figure majeure dans le monde arabe, vient d’être assassinée d’une balle au visage, ce mercredi matin, 11 mai 2022, à Jénine, en Cisjordanie occupée. Juste avant, elle a envoyé un dernier message à ses collègues d’Al-Jazira pour dire que l’armée israélienne était entrée dans le camp de Jénine et qu’elle se rendait sur place. Elle portait un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot « press». Le journaliste qui l’accompagnait, Ali Al-Samoudi, touché par une balle dans le dos, témoigne : « Nous étions en chemin pour couvrir l’opération de l’armée lorsqu’ils ont ouvert le feu sur nous. (…) Une balle m’a atteint. La seconde balle a touché Shireen ». Tout montre que l’armée israélienne a ciblé directement les journalistes.

L’assassinat de cette journaliste palestinienne, chrétienne, provoque une grande émotion. Elle était connue dans tout le Moyen-Orient pour ses reportages, rendant compte depuis plus de 20 ans des crimes de guerre israéliens et de la résistance palestinienne.

Souvenons-nous de la tour de Gaza, abritant des médias internationaux, qui a été anéantie par une frappe israélienne, le 15 mai 2021. Mais aussi des journalistes palestiniens succombant après des tirs israéliens ciblés alors qu’ils couvraient la « marche du retour », en avril 2018. Et encore, des 144 journalistes qui, depuis 2018, selon Reporters Sans Frontières, ont été victimes de restrictions de déplacement, de confiscations ou destructions de leur matériel, d’arrestations, mais aussi de tirs de gaz lacrymogènes, de coups de matraques, de grenades assourdissantes, de tirs à balles réelles… alors qu’ils documentaient les exactions des forces d’occupation. En tout, c’est 55 journalistes palestiniens qui ont été assassinés par les forces d’occupation israéliennes depuis 2000. Mais il n’y a pas que les journalistes palestiniens qui sont ciblés : rappelons aussi la tentative d’assassinat du journaliste Jacques-Marie Bourget le 21 octobre 2000 qui en est resté handicapé à vie.

Comme tout État colonial, a fortiori quand il est dirigé par l’extrême droite, Israël cherche à cacher ses méfaits en s’en prenant à la presse : il aggrave ainsi ses crimes de guerre en terrorisant et assassinant celles et ceux qui en rendent compte. La racine de cette violence est le fait colonial en violation du droit international et des droits humains. De nombreuses ONG internationales de protection des droits humains l’ont établi, dont dernièrement Amnesty International, dans son rapport publié en février 2022 : « L’Apartheid commis par Israël à l’encontre des Palestiniens. Un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ».
Ces crimes relèvent de sanctions immédiates et de la constitution d’un tribunal international.

La commission Palestine d’Ensemble!