L’annonce par Manuel Valls d’un prochain démarrage du chantier d’aéroport à Notre Dame des Landes, en pleine négociation internationale sur le climat est révélateur des vraies préoccupations de ce gouvernement, qui n’assume aucune responsabilité ni ici ni ailleurs, et nous entraîne sans état d’âme vers la catastrophe écologique.
Tandis que les banques françaises contribuent par leurs financements, pour un cinquième des émissions de C02 dues au charbon dans le monde, le gouvernement français se targue de son modèle énergétique national, basé sur le monstre nucléaire et le gaspillage d’électricité qui a été son faire-valoir pendant des décennies. Pendant ce temps au Niger et ailleurs, les entreprises françaises exploitent honteusement les sols en polluant et gaspillant les nappes phréatiques, et polluent sans compter par leurs activités industrielles.

La population est sensible aux problèmes climatiques et environnementaux et attend des actes volontaires allant dans le sens du bien commun et permettant de proposer un avenir acceptable aux générations futures. Mais Hollande joue la comédie de l’intérêt général, vantant ses « efforts » en vue d’accords qui s’avèreront vides lors de la COP21, pendant que Valls claironne l’imminence du démarrage du chantier de notre Dame des landes.
Pendant que des milliers de personnes fuient les bombes et autres périls, et cherchent un abri en Europe, les gouvernements refusent de parler des causes et des responsabilités internationales, et s’en tiennent à un rôle de distributeurs de tickets de logement sur critères.
Comment le monde s’apprête-t-il à gérer la crise climatique et ses conséquences ? Quelles avancées après les annonces pourtant claires du GIEC sur le dérèglement à venir ? Comment diminuer l’impact de cette catastrophe ? L’une des premières mesures à prendre, tout en exigeant un accord contraignant des états pour la diminution drastique de la production de gaz à effet de serre, est l’arrêt immédiat de la construction des grands projets inutiles, les fameux GPII. Et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-landes en est un des plus forts symboles en France, tant sur la démarche anti démocratique qui a été la constante depuis le lancement du projet que sur les conséquences graves qui résulteraient de sa réalisation. Ce projet d’état, cette structure totalement inutile, appuyée par le financement des collectivités locales, accroîtrait les déséquilibres des bassins d’emploi des deux rives de la Loire. Des milliers d’hectares bétonnés pour le projet et les infrastructures, assècheraient une zone humide qui elle, a par contre une grande utilité de régulation des eaux pour tout le secteur. On l’a vu récemment dans la région de Cannes, l’artificialisation des terres, autour des villes, tout comme l’agriculture intensive, provoque des désastres humains et matériels.
L’évacuation programmée de la Zad, dans la violence la plus débridée, comme pendant la tentative de l’opération César en novembre 2012, se ferait, allons-y gaiement, on n’est plus à ça près, avec la collaboration de milices privées dont les associations ont appris les projets. L’heure est sombre.
La violence sociale et la dégradation permanente de nos conditions de vie par le capitalisme, sont soutenues par ce gouvernement qui criminalise les mouvements sociaux et écologistes, et renie les droits fondamentaux de la population. Ces conditions peuvent malheureusement aboutir à un sentiment de désespérance, jetant certaines personnes dans les tentacules des mouvements fascistes qui se sont toujours nourris de la misère sociale.
Les responsables du dérèglement climatique sont connus : ce sont principalement les mêmes entreprises qui officient depuis 1850 qui sont responsables de 70% des gaz à effet de serre sur terre, soutenues par des états complices.

Leurs lobbies sont les freins contre les décisions responsables et décisives pour notre planète.
Mais la prise de conscience des populations renverse ce paysage.
Pendant que les Amis de la Terre chantent « Engie , stop charbon» et que les mobilisations populaires obtiennent entre autres, le recul de ce groupe (ancien GDF-Suez) de son projet de centrale à charbon en Turquie, la tracto-vélo se prépare à Notre-Dame-des-Landes, et atteindra Paris le 28 novembre, où elle rejoindra la marche internationale sur le climat.
Un grand mouvement populaire est en marche, dans le monde entier pour exiger un sursaut démocratique et avancer vers la justice climatique, et la justice sociale. Partout des collectifs locaux, nationaux, internationaux, organisent des événements d’ampleur afin d’exiger le changement de direction de cette société qui fonce droit dans le mur.
L’heure est à la mise en place partout et immédiatement de la transition énergétique, basée sur le respect de notre environnement et les besoins des populations, mais elle ne peut se faire dans le cadre du capitalisme vert, dont les objectifs restent les mêmes : exploiter les ressources terrestres jusqu’à leur épuisement, et dans le but de remplir les poches rebondies de leurs actionnaires.
Tout est à repenser, sous l’éclairage de vraies valeurs comme la solidarité, la justice sociale, la démocratie. L’écologie est un élément dont dépend la survie de l’humanité.
Le changement de système est indispensable, lui seul peut sauver le climat.
Exigeons dès aujourd’hui le retrait du projet de Notre-Dame-des-Landes et de tous les grands projets inutiles, et parlons de l’avenir !
Ensemble 44.