Il y a vingt ans, un « Appel des 200 » lançait la campagne pour le « non » au traité constitutionnel européen. Elle entraîna une dynamique de refus et une volonté de changer. Elle permit aussi l’unité, d’une partie du PS à toutes les autres organisations politiques de gauche.

Vingt ans après… Le vote du 29 mai 2005

Par Pierre Cours-Salies. Le 25 mai 2025

Il ne s’agit pas de se consoler avec de bons souvenirs ! Un résumé de cette bataille politique a quelques éléments éclairants pour qui souhaite un dynamisme retrouvé des mobilisations collectives, et ainsi battre la droite et l’extrême-droite…

Chirac avait voulu un référendum : il était tranquille puisque Hollande et Sarkozy acceptaient de faire – en complément l’un de l’autre – une campagne pour le « OUI ». 71 % des interventions à la télévision entre le 1er janvier et le 31 mars 2005 !
Mais ce traitement par les médias avait amplifié la volonté d’agir pour convaincre de voter « NON ». Ce n’est pas « un miracle », mais le résultat d’une campagne unitaire pendant quatre à cinq mois.

Un grand vent d’unité !

Comprenons ! Souvenons-nous de l’immense réaction populaire à la présence de Le Pen le 21 avril 2002. De nombreux groupes militants et organisations s’étaient mis à vouloir « une autre gauche ». Cette campagne pour le « NON », lancée par un « Appel des 200 » interpellant et faisant se réunir des forces politiques, a eu une dynamique de refus de subir et de volonté de changer.

Cette bataille était prise en charge par une grande unité d’organisations et de militants politiques, qui animaient en commun des « meetings », souvent des « assemblées de débats » pour répondre aux questions. Le style choisi pour les meetings, visait à ce que les présent·es en sortent assez confiant·es en eux/elles pour reproduire des réunions sur leurs lieux de travail. Y participaient des associations, des syndicats, la plupart des forces de la gauche.

Sept Français·es sur dix sont allé·es voter. Le « non », majoritaire dans 84 départements sur 100, a obtenu 54,87 % des suffrages contre 45,13 % pour le « oui ».

De quoi donner des idées, face à la droite et à l’extrême-droite ! Et quelques textes à relire pour mesurer ce qui avait été élaboré et adopté avec la participation de plusieurs centaines de groupes et collectifs locaux.


Pour compléter, voici le lien vers un article plus détaillé sur Mediapart : « Le vote du 29 mai 2005. Jalons pour mémoire »