Il aura fallu beaucoup de temps pour que soit reconnu enfin que les violences faîtes aux femmes, qu’elles soient physiques –jusqu’au féminicide – psychologiques, dans la sphère privée
comme publique, au travail… étaient des violences faîtes aux femmes parce qu’elles sont des femmes.
Mais les choses ne changeront vraiment que lorsque l’on s’attaquera à la racine de ces violences : celles-ci ont leur source dans les inégalités hommes/femmes. Les violences sexistes sont à la fois l’expression la plus dure de la domination qui persiste sur les femmes et le reflet d’une organisation sexuée de notre société où femmes et hommes, s’ils ont légalement les mêmes droits, n’ont pas les mêmes statuts et les mêmes possibilités d’émancipation.
Comment peut-on déclarer que « l’égalité est la grande cause du quinquennat », organiser un « Grenelle des violences conjugales » – qui va accoucher de mesures pour la plupart parfaitement connues et peu respectées -et dans le même temps aggraver les situations économiques des femmes ?
Non seulement l’égalité salariale n’existe toujours pas en dépit des lois – à noter que cette égalité augmenterait de 14% le volume de ressources des retraites ! – mais ce gouvernement fait encore reculer l’autonomie financière des femmes : au-delà des temps partiels subis et des postes peu qualifiés occupés majoritairement par des femmes, la réforme actuelle de l’assurance chômage va augmenter la précarité des plus pauvres – donc des femmes majoritaires dans les demandeur-e-s d’emploi « en activité réduite ».
Les pensions de retraite des femmes sont inférieures de 42% à celles des hommes actuellement. Le système de retraite « par points » que le gouvernement cherche à imposer va entraîner une forte diminution des pensions pour toutes celles qui travaillent en activité réduite, discontinue, à temps partiel…..
Ces attaques contre l’autonomie des femmes ne peuvent qu’alimenter la spirale des violences à leur encontre au travail, mais aussi dans la sphère domestique ! Les inégalités économiques ne sont qu’un aspect du patriarcat auquel il faut s’attaquer constamment. Mais une égalité réelle entre les femmes et les hommes limiterait de beaucoup les violences sexistes.
Marie-Claude Herboux