A la suite des attentats de janvier, et aux réactions suscitées concernant la nécessité d’éduquer les enfants à la gravité des comportements racistes et xénophobes, le partenariat liant la LICRA au ministère de l’Education nationale vient d’être renouvelé ; il s’agit d’une convention impliquant la LICRA dans les mesures de responsabilisation des élèves dans le cadre de cours d’instruction civique et de morale républicaine, mais également dans la formation initiale et continue des enseignants. Une nouvelle brochure éditée par la LICRA et rédigée sous la direction de Antoine Spire et Mano Siri, « 100 mots pour se comprendre contre le racisme et l’antisémitisme » a été mise à disposition des enseignant-e-s sur le site ministériel « Eduscol ».
Cette initiative de Najat Vallaud-Belkacem nous apparait partisane et au delà dangereuse. Si la LICRA a pour objectif affiché la lutte contre le racisme et en particulier celle contre l’antisémitisme son obsession permanente est de faire taire toute voix critique vis-à-vis d’Israël et de sa politique de colonisation en associant antisémitisme et antisionisme, amalgame bien présent dans la brochure de la LICRA promue par l’Education Nationale, tant à l’article « antisémitisme » qu’à l’article « sionisme/antisionisme ». A bien des égards, il s’agit d’ un texte de propagande sioniste en dépit des précautions de l’introduction où sont dénoncés les racismes contre les juifs mais aussi contre les musulman-e-s.
En effet, l’Etat « juif » est présenté comme la « seule authentique démocratie au Moyen-Orient », et les exactions et crimes à l’encontre du peuple palestinien dénoncées depuis des décennies par les ONG et l’ONU sont passés sous silence. La nature théocratique d’Israël, que les auteurs n’interrogent bien sûr pas, induit des discriminations raciales inadmissibles y compris envers les indigènes citoyen-ne-s israélien-e-s, on est donc bien loin du « vivre ensemble » que prétend prôner Najat Vallaud -Belkacem. Au contraire, on y retrouve de façon insidieuse la grille d’interprétation du monde connue sous le vocable du « choc des civilisations » dont certains auteurs de cette brochure se sont faits les fervents défenseurs, dans la mesure où le seul terrorisme cité est le terrorisme islamiste..
Enseigner les dites valeurs de la République serait d’abord privilégier l’esprit critique, ce qui n’est visiblement pas l’objectif de la ministre qui, après avoir fustigé « les questions insupportables » de certains élèves, promeut un outil pédagogique dont l’idéologie est davantage propice à exacerber les conflits « communautaires » qu’à combattre le racisme. Ensemble ! dénonce ce partenariat comme une prise de position inacceptable et demande le retrait de cette publication de la LICRA d’un site officiel de l’Education Nationale .
Ensemble éducation.