Des insoumis·es à l’insoumission
Dans un marasme politique qui se poursuit, un texte retient l’attention : « APPEL pour la 6ᵉ République à la France Insoumise ». Publié le 15 mai dans Le Point et diffusé à l’AFP, il est signé par 293 membres de France Insoumise, réparti·es dans une cinquantaine de départements. La liste des signataires est composée avant tout, semble-t-il, de membres actif·ves, d’animateur·trices de Groupes d’action. Elle ne comprend pas de député·es, mais des élu·es. Cela laisse présager un écho bien plus large.
Leur angle politique est la volonté de construire leur organisation autrement : « Nous, militant.e.s de la France Insoumise, demandons à être respectés et entendus rapidement ! Que ce soit aux Amphis ou dans les échanges entre militants sur le terrain, cette demande forte est importante et présente sur tout le territoire.
Notre mouvement ne survivra pas à cette verticalité incessante, en totale contradiction avec les principes que nous défendons ».
Les critiques sont mordantes et, à l’inverse de ce qui a eu lieu il y a quelques mois, ne peuvent pas être traitées comme des « ambitions de dirigeant·es ». Leurs revendications sont claires : « nous ne voulons plus nous contenter de jouer les petites mains au service d’une poignée de « cadres » qui décident pour nous et en notre nom, d’autant plus dans un mouvement qui prône la 6ème République, la révocation des élu.e.s et le RIC ». Elles et ils ne veulent plus accepter « l’absence totale de démocratie entre les « décideurs » et les militants de terrain que nous sommes. »
Toutes les instances du « corps gazeux » sont interrogées. « Nous tirons la sonnette d’alarme. Nous traversons en effet une véritable crise interne liée aux décisions « verticales » à répétition que nous subissons ». D’où le lancement de cet « APPEL pour le 6ème République à la France Insoumise ». Il suffit de le lire et de le diffuser : il peut être téléchargé.
Cette initiative, dans ses grandes lignes, correspond à ce que nous avions déjà indiqué en rendant compte du livre de Jean-Pierre Boudine Critique de la raison gazeuse dans un article « Ouvrir un débat qui a trop attendu ».
Le souhait exprimé alors trouve désormais un écho militant : le débat est bel et bien ouvert sur l’organisation politique qui pour le moment fait défaut.