Les rentrées se suivent et se ressemblent en Seine-Saint-Denis, avec des conditions qui ont tendance à se dégrader dans les écoles et les établissements scolaires (pénurie d’enseignants, hausse des effectifs par classe, développement de la précarité, salaires indigents). Le manque criant d’enseignant-e-s a entraîné une réaction des parents d’élèves, notamment à Saint-Denis, qui a rapidement connu un succès médiatique grâce à la création du Ministère des Bonnets d’Ânes. A ces problèmes récurrents s’ajoute la réforme de l’éducation prioritaire. Celle-ci s’effectue à moyens constants alors que le périmètre des établissements concernés est insuffisant, d’autant plus en période de crise où les inégalités sociales s’accroissent.
Dans la poursuite des mobilisations des années précédentes pour un plan de développement pour le 93, des syndicats (FSU, CGT, Sud) appelaient à la grève le jeudi 20 novembre. Celle-ci a été particulièrement bien suivie dans le premier degré, avec 50% de grévistes dans les écoles. Même si le taux de grévistes dans le 2nd degré a été plus modeste, un beau cortège d’environ 3 000 personnes a rejoint le Ministère des finances depuis la Bibliothèque nationale. Les annonces de la ministre la veille en réponse à la crise du département ont paradoxalement donné davantage d’écho à cette journée, renforçant la conviction des participants dans leurs revendications.
Suite à cette journée d’action, la question de l’éducation prioritaire peut permettre d’envisager des suites qui dépassent les limites du département. Dans plusieurs académies, la publication de la nouvelle carte de l’éducation prioritaire a été suivie d’assemblées générales et de grèves dans les établissements déclassés. Par exemple, l’initiative prise au départ par une intersyndicale des Hauts de Seine s’est élargie pour donner lieu à un rassemblement commun aux académies de Versailles et de Créteil devant le ministère de l’éducation nationale le jeudi 27 novembre.
L’enjeu aujourd’hui pour gagner des moyens à la hauteur des besoins est l’extension de cette mobilisation pour parvenir à une initiative d’ampleur nationale à construire au plus vite.
Par un correspondant.