Des paroles pour cacher un bilan catastrophique sur le climat !
Présentée cette semaine en Conseil des ministres, cette loi « climat » n’est en rien satisfaisante. Pire, cette loi qui devait être transmise « sans filtre » pour refléter les travaux de la Convention Citoyenne pour le Climat est vécue comme une véritable trahison par les 150 participant·es qui dénoncent un détricotage en masse de leurs propositions.
Cette tentative de prise de contrôle sur les citoyen·nes tiré·es au sort a été aidée par de nombreux lobbies et think tanks. L’objectif initial, qui prévoyait une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre, déjà éloigné de l’objectif européen de 55%, ne sera pas atteint.
Les six grands domaines ont été conservés (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir, et renforcer la protection judiciaire de l’environnement), mais il ne reste plus que 65 propositions sur les 149 proposées. Celles qui ont été maintenues ont, elles-mêmes, été modifiées pour remettre les objectifs à plus tard (l’interdiction de la location des passoires thermiques à partir de 2028), quand elles n’ont pas simplement été vidées de leurs contenus ! Sans surprise, ce sont les mesures les plus fortes qui ont été soigneusement écartées par l’exécutif, comme l’abandon du CETA, un impôt écologique sur les grandes fortunes, un moratoire sur la 5G, etc.
Alors que Macron se vante sur la scène internationale d’être un défenseur du climat, à un an des prochaines présidentielles, cette loi climat et sa volonté de référendum ne sont qu’un arbre pour masquer la forêt de sa politique productiviste, sans aucun changement programmé. À l’inverse, nous ne pouvons plus nous satisfaire de ces grands discours, l’urgence est de défendre une politique écologiste populaire et ambitieuse.
Au contraire, nous avons vu que les travaux de la convention ont prouvé que l’écologie ne se heurtait pas à un refus de la population, mais bien à la volonté de profit des entreprises privées. Loin d’une écologie punitive, il faut défendre une écologie populaire, portée par les mobilisations sociales. En ce sens, le recours, bien que symbolique, de Notre affaire à tous, porté par 2,3 millions de signatures et les mobilisations comme aux raffineries Total à Grandpuits constituent une dynamique qu’il faut soutenir et amplifier pour imposer un changement systémique face à l’urgence écologique et sociale !