Les budgets austéritaires de l’État et de la Sécurité sociale ont été adoptés à coups de 49.3. Bayrou y est parvenu grâce au RN et aux dirigeants du Parti socialiste qui ont choisi de ne pas voter la censure. Cela laissera des traces dans les relations entre forces de gauche.

Fallait-il sauver le soldat Bayrou ?

Par Jean-Louis Griveau. Le 5 février 2025.

Les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ont donc été adoptés à coups de 49.3.1Budget 2025 : le projet de loi de finances est définitivement adopté, après un dernier vote au Sénat

Quoiqu’en disent les commentateurs, c’est une austérité renforcée qui caractérise ces budgets. On ne tardera pas à en voir les effets dans notre vie quotidienne. Moins 25 milliards d’euros dans le budget de l’État, ce sera autant de moins pour nos services publics, nos écoles, la cohésion sociale, l’indispensable bifurcation écologique… La situation des hôpitaux ne va pas non plus s’améliorer avec un niveau de financement inférieur de près de 3 milliards aux besoins chiffrés par la Fédération hospitalière de France.

Bayrou a pu faire adopter ses budgets grâce au RN qui s’est bien gardé de voter la censure. Est-ce surprenant de la part d’un parti qui tient depuis toujours un discours anti services publics et continue d’imposer son agenda et ses fondamentaux (voir la saillie de Bayrou sur le « sentiment de submersion », signe d’une certaine connivence) ?

Plus grave, Bayrou a pu compter sur la décision des dirigeant·es du Parti socialiste de ne pas voter la censure au motif de ne pas créer le chaos. Le chaos, c’est Macron qui l’a provoqué, et pas seulement avec la dissolution ! Rappelons-nous le traitement des Gilets jaunes, sa gestion erratique de la crise Covid, la violence de la contre-réforme des retraites…

Comment les dirigeant·es du PS peuvent ils et elles répéter à qui mieux mieux être opposé·es à ce budget (leurs représentant·es ont voté contre en commission mixte paritaire) et ne pas voter la censure ? Un peu de cohérence, camarades ! Jusqu’où les dirigeant·es socialistes sont-iels prêt·es à aller dans cette complaisance vis à vis du gouvernement Bayrou ?

Ce cavalier seul incompréhensible laissera des traces profondes dans les relations entre les forces de gauche et c’est bien le plus grave de la situation.

Raison de plus pour que les collectifs citoyens et assemblées populaires du NFP prennent toute leur place dans la reconstruction d’une gauche de ce nom.


Pour compléter, vous pouvez lire sur notre site :

Notes