Depuis le retour des vacances d’hiver, des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis se mobilisent pour obtenir un plan d’urgence pour l’éducation. Ils réclament des mesures pour aider le département le plus pauvre de France : manque de moyens et de personnel, établissements insalubres ou vétustes, etc. En plus d’un plan d’urgence pour l’éducation dans le département, ils réclament l’abandon de la réforme sur les groupes de niveau au collège.

La Seine-Saint-Denis sacrifiée au profit des capitalistes

Par Jean-François Le Dizès, le 1ᵉʳ avril 2024

Le mouvement « écoles désertes »

Depuis le 26 février, les enseignant·es et les parents d’élèves de la Seine-Saint-Denis participent à des opérations « écoles désertes ».

Département le plus pauvre de France, la Seine-Saint-Denis a des établissements scolaires vétustes et les remplacements des professeurs absents sont très mal assurés. Selon une enquête de la FCPE 93, « les élèves de Seine-Saint-Denis perdent un an de temps de scolarité entre la maternelle et le lycée en raison des non-remplacements »1https://www.madmoizelle.com/enseignants-non-remplaces-la-seine-saint-denis-en-difficulte-1620741.

Face à ces conditions déplorables, les enseignant·es et les parents demandent au gouvernement un plan d’urgence et, compte tenu du public scolaire défavorisé, l’embauche de 5 000 enseignants et la réduction des effectifs classes à 20 élèves.

Rappelons que la Seine-Saint-Denis a déjà connu, en 1998, un mouvement similaire qui s’était soldé par une victoire. C’est aussi dans ce département qu’une directrice d’école s’est suicidée en 2019 par dépit de ne pouvoir assumer sa tâche. Entre-temps, ce département a été le plus touché par la covid : surmortalité de 134%2https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/surmortalite-covid-19-seine-saint-denis-invisibilite-des-minorites-dans-chiffres/#:~:text=La%20forte%20exposition%20au%20coronavirus,les%20Hauts%2Dde%2DSeine..

Macron, toujours du côté des riches

Face à ce mouvement, le gouvernement Attal, irresponsable, fait le mort. Pour répondre aux doléances de la Seine-Saint-Denis, il faut bien sûr de l’argent. Mais, Emmanuel Macron n’est toujours pas disposé à augmenter les impôts des riches, ceux sur les dividendes qui battent cette année tous les records. De fait, les principaux bénéficiaires de ce « pognon de dingue » sont les riches : 1% des ménages touche 96% des dividendes3https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/1-des-foyers-fiscaux-francais-percoivent-ils-96-des-dividendes_6424687.html. Or, en France, les revenus du capital sont moins taxés que ceux du travail : 9,5 points de moins4Alternatives économiques, avril 2024, p.29. Une injustice de plus !

L’argument anti-impôt prodigué par Macron est d’attirer les entreprises pour augmenter le PIB. Même si c’était vrai, à quoi bon l’augmenter si c’est pour appauvrir les chômeurs, augmenter le nombre de SDF, asphyxier les systèmes éducatif et sanitaire…, sacrifier l’environnement.

Ce qui est indéniable, c’est que la politique de Macron enrichit les capitalistes !

Au fait, on attend toujours le bilan de la suppression de l’ISF que Macron nous avait promis de faire au bout d’un an… !

 

Notes