C’est la deuxième rentrée que le gouvernement prépare entièrement. Les discours sur la refondation de l’école sont mis à mal par la réalité vécue dans les écoles et les établissements scolaires. Dans les établissements du second degré, la grève se développe en région parisienne pour revendiquer davantage de moyens et une véritable réforme de l’éducation prioritaire.

Les chantiers ouverts par Vincent Peillon sont nombreux : loi de refondation de l’école, réforme des statuts des personnels, réforme de l’éducation prioritaire. A ce sujet, le Ministre de l’Education nationale déclarait le 15 janvier 2014 avoir choisi « de mettre prioritairement les moyens dans les endroits où nous avons les plus mauvais résultats ». Mais le jour de cette annonce, de nombreux établissements défavorisés des Hauts-de-Seine recevaient leurs dotations horaires en vue de la préparation de la rentrée 2014 … en baisse ! Avec pour conséquences : suppressions de dispositifs pédagogiques et de dédoublements de classes, fermetures de postes, hausse du nombre d’heures supplémentaires, augmentation du nombre d’élèves par classe.

La réaction des personnels et des parents d’élèves ne s’est pas fait attendre. Depuis deux semaines, des assemblées générales, des grèves, des opérations « école morte » sont menées dans le 92. Une manifestation dynamique de 700 personnes est allée jusqu’au Ministère le 4 février.

Initiée dans le 92, la mobilisation s’étend à la région parisienne. Car le problème concerne toutes les académies : les moyens alloués ne permettent pas de couvrir les besoins engendrés par la hausse démographique, ce qui annonce une rentrée 2014 particulièrement dégradée. Le nombre d’écoles et d’établissements concernés par le nouveau classement de l’éducation prioritaire REP+ (18 réseaux pour les trois académies) est dérisoire au regard de l’existant et des besoins réels. D’autant que la mise en place de la réforme de l’éducation prioritaire – et de celle des statuts des enseignants – est synonyme de poursuite des logiques libérales dans l’éducation (école à deux vitesses, mise en place de hiérarchies intermédiaires entre personnels, etc.).

A croire que la mobilisation dans le 92 a donné des idées, les personnels et les parents d’élèves de Seine-Saint-Denis sont entrés dans l’action cette semaine avec plusieurs établissements en grève et une assemblée générale massive le jeudi 6 février. Dans le 93, des syndicats du 1er degré appellent de leur côté à la mobilisation pour davantage de moyens et contre l’application des rythmes scolaires. Un appel à la grève est lancé dans les écoles pour le 13 février.

Les personnels du 2nd degré des trois académies franciliennes seront aussi en grève le jeudi 13 février. Une manifestation est prévue, dont le départ aura lieu à 14h depuis la place Saint-Michel à Paris. Elle sera suivie d’une assemblée générale qui étudiera les possibilités de reconduire le mouvement au retour des vacances d’hiver.

« Ensemble ! » soutient les personnels et les parents d’élèves mobilisés pour obtenir davantage de moyens pour l’école publique ainsi qu’une réorientation de la politique éducative. Ce sont des conditions indispensables à la démocratisation de l’école et à la lutte contre les inégalités.

Germain Denis

Article