Contre la ZFE, pour le développement et la gratuité des transports collectifs
Rassemblement le 8 novembre devant le siège de Grenoble Alpes Métropole

Le collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise a organisé, le 8 novembre dernier, à Grenoble, une action contre la ZFE et pour le développement et la gratuité des transports publics. Y appelaient : ATTAC, la CGT, Solidaires, le NPA, la FI, le PCF et Ensemble! Isère.

Le rassemblement a dénoncé la ZFE comme étant à la fois une injustice sociale, inefficace pour l’environnement et problématique pour les libertés. C’est une position qui commence à avoir de l’écho dans l’agglomération grenobloise.

Oui, il y a un énorme problème de pollution

La pollution aux particules fines est responsable de dizaines de milliers de morts prématurées en France, la pollution par le CO2 contribue au réchauffement climatique. Les transports sont la première cause de pollution.

Mais la ZFE est écologiquement inefficace

Les vignettes Crit’Air ne tiennent pas, jusqu’à présent, compte de l’émission de CO2. Les grosses berlines ou les SUV sont autorisés à se déplacer alors qu’ils sont lourds et qu’ils polluent plus en CO2 et en particules fines (usure des pneus, des plaquettes de frein, à cause du poids).

Le remplacement massif des voitures thermiques par des voitures électriques est sans doute une bonne affaire pour les constructeurs automobiles, mais cela ne réduira pas l’empreinte au sol, donc les embouteillages. De plus, cela demandera une consommation élevée de métaux (cuivre, aluminium, or, terres rares, etc.) obtenus via des modes d’extraction très polluants, en utilisant de la main d’œuvre dans des conditions inacceptables.

Le renouvellement du parc automobile va aggraver le bilan carbone. Produire une voiture provoque des émissions de CO2 non négligeables (25 % des émissions du cycle de vie total d’une voiture). Il vaut mieux conserver le plus longtemps possible les voitures existantes.

La ZFE est socialement injuste

Les personnes les plus pauvres ont des véhicules moins bien classés selon Crit’Air, mais se déplacent moins et ont des voitures moins puissantes. La ZFE aboutit à limiter le droit à la mobilité de populations qui en ont le plus besoin, en les confrontant à des dépenses difficiles à assumer, et sans leur proposer d’alternative.

Comment vont faire les aides à domicile ou les personnels du nettoyage qui utilisent leurs propres véhicules ? Le niveau particulièrement bas de leurs salaires ne leur permettra certainement pas d’investir dans des véhicules « propres ».

Les « aides » proposées par les collectivités territoriales et l’État sont très insuffisantes par rapport aux besoins réels.

La ZFE est problématique pour nos libertés

Afin d’imposer un dispositif que la population risque de rejeter, la vidéo verbalisation va se généraliser. C’est un risque important pour nos droits et libertés, qui peut ouvrir la voie à une société de contrôle généralisé.

Il faut une rupture écologique et sociale

Nous pensons que les questions sociales et environnementales sont indissociables, et qu’il faut répondre en même temps à l’urgence sociale et à l’urgence environnementale.

C’est pourquoi nous portons, à la fois, le refus des ZFE telles qu’elles sont actuellement mises en œuvre et la demande du développement et de la gratuité des transports collectifs.

La solution n’est pas de remplacer les actuelles voitures par autant de voitures, mais de créer les conditions pour permettre aux gens d’utiliser moins leur voiture.

 


Ci-dessous, une vidéo sur le rassemblement réalisée par le collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise :

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Mariano Bona
18 novembre 2022