Depuis le 27 juin, des groupes de soi-disant « anti-casseurs » ont fait leur apparition dans plusieurs villes de France. Ils prétendent vouloir aider la police.

Par Jean-Marie Fouquer – le 10 juillet 2023

Pour le moment, les villes dans lesquelles ils ont sévi sont encore peu nombreuses : Lyon, Angers, Chambéry et Lorient.

Il n’empêche que la vigilance s’impose !

Il y a sans doute une grande part de communication dans ces démonstrations. Mais, dans le cas de Lorient, c’est une trentaine d’individus bien équipés qui a sévi dans la nuit du 30 juin au 1ᵉʳ juillet. Selon plusieurs témoins, ils ont même effectué des interpellations sauvages.

Des journalistes confirment ces informations. C’est le cas de Ouest France : « Émeutes après la mort de Nahel : comment des anti-casseurs ont aidé la police à Lorient ». Cela ne fait même aucun doute pour les journalistes du Point : « Émeutes : qui sont les mystérieux anticasseurs de Lorient ? »

Malgré les dénégations du maire de Lorient et de la directrice départementale adjointe de la sécurité publique du Morbihan, l’affaire y est prise au sérieux. Selon Mediapart, une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des Armées, après la participation de militaires aux actions1Nahel : l’armée ouvre une enquête sur la milice de Lorient (article réservé aux abonnés). C’est ce que confirme un article du média Ici : « Violences urbaines : une enquête ouverte par l’armée sur un groupe « anti-casseurs » à Lorient ».

Quels que soient les résultats de ces investigations, il est clair que ces phénomènes doivent nous alerter, car ils confirment que l’extrême droite se sent le vent en poupe. Il ne s’agit plus seulement de se dédiaboliser ou de gagner la bataille idéologique. L’opération cagnotte de soutien au policier meurtrier a montré qu’ils élargissent leur assise.

Le communiqué des prétendus « syndicats » de policiers Alliance et UNSA-Police publié le 30 juin est sans ambiguïté. Dans ce texte, qui n’a rien à envier à ceux de Reconquête, ces deux organisations qui représentent 49,5% des voix exprimées lors des élections professionnelles, appellent au « combat contre ces “nuisibles” » et à « mettre les interpellés hors d’état de nuire ».

Il faut que nous soyons conscient·es que les militants d’extrême droite ne sont pas les seuls à voir dans la révolte des habitants des quartiers populaires « une guerre ». Ils partagent cette idée avec un certain nombre de policiers et de militaires, particulièrement sensibles à leurs thèses.

La manifestation parisienne du 6 mai a bénéficié de la complaisance du pouvoir. Comme le rapportait Le Parisien : « « Le GUD est leur légende » : cagoulés, 500 militants d’extrême droite défilent dans Paris »

Se sentant en totale impunité, voire encouragés, il est donc logique que de nombreux groupes de la galaxie d’extrême droite veuillent de plus en plus investir la rue.

Comme nous l’indiquions lors de notre Assemblée générale : « il est urgent de faire front pour lutter à une échelle de masse contre l’extrême droite et ses idées. Cela passe par des échanges approfondis pour prévoir des initiatives en lien avec l’actualité. » Il n’est plus temps d’attendre !


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Notes