À l’usine Piron de Bretoncelles (Orne), de 1974 à 1976, les ouvrier·ères se sont battu·es contre un patron qui ne voulait rien céder pour empêcher la fermeture de leur usine. Ce furent 21 mois de lutte, dont six semaines d’autogestion ouvrière.
Ils avaient licencié leurs patrons !
La grève des « Piron » en 1975 sortie de l’oubli
Par ENSEMBLE!28 – Le 18 septembre 2023
Il a eu lieu et ce fut un succès ! Le spectacle consacré à la grève à l’usine Piron à Bretoncelles (Orne), en 1974–75, pour s’opposer à sa fermeture, – préparé depuis plus d’un an par des dizaines de bénévoles autour de Denis Robert (association La Troisième Rive), Patrick Schweizer (ancien syndicaliste) et Jean-Baptiste Évette (écrivain) – s’est en effet trouvé confronté à la volonté de la famille de l’ancien patron d’empêcher la représentation.
Pour résumer : le maire de Bretoncelles (Daniel Chevée) avait d’abord donné son accord à ce que celle-ci soit donnée à la salle des fêtes à l’occasion des Journées du Patrimoine.
La famille Piron a tant exprimé son indignation auprès des médias (« spectacle à but politique », « on refuse qu’on salisse la mémoire de notre père ») que le maire s’est finalement opposé à la location de la salle des fêtes et a interdit la déambulation prévue au prétexte de « maintenir l’ordre dans l’espace public ».
Heureusement, la Préfecture ne l’a pas suivi, consciente sans doute qu’une entrave à la liberté de création artistique et au droit de lecture de l’Histoire aurait été injustifiable, et n’a donc pas prononcé d’interdiction.
La famille Piron a voulu empêcher le spectacle
À 15 h., ce 17 septembre, c’est près de 400 personnes qui se sont rassemblées devant le site de l’ancienne usine Piron.
Dans un combat d’arrière-garde, plus ridicule qu’efficace, une douzaine de membres de la famille de l’ex-patron ont tenté de perturber la déambulation.
D’une part, en tentant de couvrir les prises de parole, à l’aide de trompes, de klaxons et d’une sono portable… mais, la Fanfare Invisible de Paris a réduit ces efforts à néant en prenant la tête du cortège.
D’autre part, et plus problématique, à plusieurs reprises, la famille Piron (dont des membres étaient venus de très loin) a placé des autos en travers de la route pour bloquer les participant·es… entraînant même l’intervention des gendarmes pour calmer leur ardeur !
Il a fallu aussi toute la maîtrise des organisateurs pour éviter tout incident face à ces provocations.
Pour lire la suite…
- Pour compléter, vous pouvez retrouver toutes les photos sur le site d’ENSEMBLE28
- Pour plus d’informations sur l’historique de la grève, nous vous suggérons de regarder cette vidéo.
- Vous pouvez aussi retrouver le déroulement du mouvement et des photos d’époque ici…