Lutte d’une victime de l’agent orange

Tran To Nga lutte depuis des années contre les effets de l’agent orange dont elle est victime. Elle a assigné 26 multinationales de l’industrie agrochimique américaine qui en ont fabriqué ou fourni dont Monsanto et Dow Chemical. Un rassemblement de soutien a eu lieu à Paris le 4 mai avant l’audience de la Cour d’appel de Paris du 7 mai. Le verdict sera rendu public le 22 août prochain.

Paris : Chaleureux rassemblement de soutien à Nga avant le procès intenté à Monsanto

Par James Cognard, le 5 mai 2024

Chaleureux rassemblement sur la place de la République à Paris, ce 4 mai, pour soutenir Tran To Nga¹Trần Tố Nga quelques jours avant l’ouverture d’un nouvel épisode du procès qu’elle a intenté à plusieurs multinationales américaines dont Monsanto (aujourd’hui, Monsanto-Bayer), au nom des victimes vietnamiennes de l’agent orange dont elle-même fait partie. La place accueillait un camion-podium, des stands de plusieurs associations et une petite exposition sur l’agent orange dessinée par l’artiste Tram Anh.

Un large soutien

Plusieurs centaines de personnes – dont bien sûr des mlitants d’ENSEMBLE! – ont répondu à l’appel du Comité de soutien à Tran To Nga et du collectif Vietnam-Dioxine²Collectif Vietnam-Dioxine regroupant de nombreuses associations comme l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne, l’Union des Jeunes Vietnamiens de France ou encore le Mouvement de la Paix ou le MRAP.

L’appel était aussi soutenu par un nombre important d’organisations associatives, syndicales ou politiques. Plusieurs d’entre elles se sont exprimées au micro, par exemple, PEPS, Action Justice Climat, la CGT Paris, SUD-Solidaires, Hélène Luc, ancienne présidente du groupe PCF au Sénat, Éric Coquerel, président LFI de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes…

Forte et déterminée

Tran To Nga, a pris le micro à plusieurs reprises pour remercier tous ses soutiens : « Je me sens plus forte, plus déterminée encore ». Elle a expliqué : « Il y a deux ans, après le verdict non raisonnable du tribunal d’Evry, nous avons annoncé notre devise : patience, courage et espoir ! ». Et elle a ajouté : « Détermination, car on va aller jusqu’au bout […] nous avons déjà fait de grands pas ».

Juste avant, Bertrand Repolt, du cabinet d’avocat Bourdon & Associés, avait fait un point juridique expliquant que le jugement de 2021 permettait aux sociétés américaines de se prévaloir de l’immunité de juridiction, autrement dit que, contraintes par l’effort de guerre des États-Unis, elles n’ont aucune responsabilité à porter.

L’avocat a clamé : « On a dit non et on redira non parce qu’on a de multiples éléments de preuves qui démontrent que, en connaissance de cause, elles ont de manière délibérée produit l’agent orange d’une toxicité exceptionnelle et qu’elles n’ont rien fait pour le corriger ».

Une action d’Extinction Rebellion

Durant les prises de paroles, entrecoupées d’intermèdes musicaux dont un groupe de percussionnistes vietnamiens, quatre grimpeurs d’Extinction Rébellion ont habillé la Marianne de la place de la République d’un gilet orange frappé des slogans « Agent orange écocide » et « Stop chemical warfare ». Accueillis à leur descente par la police, les activistes ont été soutenus aux cris de « Libérez nos camarades ! » Ils ont dû décliner leur identité et seront probablement convoqués ultérieurement.

Le combat continue :

25 mai Journée contre l’agrochimie et vers un autre modèle agricole, à laquelle Nga participera (lieu de la manifestation parisienne encore inconnu).

Verdict du procès en appel le 22 août prochain.