Le 25 mai, Emmanuel Macron a annoncé qu’il pouvait « aller à tout moment au référendum » sur la réforme déjà adoptée par le Parlement. Il a toutefois rappelé sa volonté de voir les élus calédoniens s’entendre sur « un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté ». Notre camarade, Isabelle Merle, réagit !
Le pompon : un référendum national sur le projet de loi constitutionnel du dégel du corps électoral provincial en Nouvelle-Calédonie
Par Isabelle Merle, le 26 mai 2024.
Hier, en rentrant de son périple express dans une Nouvelle-Calédonie mise à feu et à sang par son fait, Emmanuel Macron a eu une nouvelle idée immédiatement diffusée par Le Parisien.
Puisque les Calédoniens n’arrivent pas à s’entendre sur un accord local. Puisque son projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral provincial est contesté jusque dans son camp. Eh bien, on passera par un référendum de niveau national adressé à tous les Français !
Géniale idée qui témoigne de la pauvreté de la réponse politique faite à la Kanaky-Nouvelle-Calédonie en imposant la pression d’une France d’en haut et au loin, plus celle du plus grand nombre pour pousser le texte !
Géniale idée d’une question incompréhensible pour le Français de Bourgogne, du Jura ou autre. Lui qui a d’autres soucis en tête que la Nouvelle-Calédonie et qui n’a absolument pas les moyens de répondre sur une situation qu’il ne connait pas et ne comprend pas.
Géniale idée qui ne peut que mettre les Indépendantistes en fureur et, au-delà, les Calédoniens soumis aux desiderata de la France hexagonale.
Il y a pourtant urgence absolue de retisser les liens d’un « Faire pays ».
Urgence de remettre sur la table des questions fondamentales pour l’avenir immédiat et à moyen terme du pays.
Urgence d’offrir des perspectives dignes de ce nom, à tous et à la jeunesse kanake mais aussi à la jeunesse calédonienne tout court.
Tout cela en discussion avec un personnel politique français de « haut niveau » accompagné de représentants régionaux du Pacifique et de représentants internationaux.
On est loin du compte en ce qui concerne notre personnel politique qui donne un triste spectacle de calcul à petits pieds.
Pour compléter, vous pouvez lire :
- sur le site deThe Conversation, l’article d’Isabelle Merle : « Le personnel politique en charge du dossier calédonien fait mine d’ignorer le poids de l’histoire »
- et la tribune parue dans Politis : « Non à la mise en péril du processus de décolonisation en Nouvelle-Calédonie »
et sur notre site :