Six organisations féministes palestiniennes ont pris ensemble la parole au sujet des violences faites aux femmes au cours de la guerre. À l’occasion du 8 mars et des polémiques autour des violences du 7 octobre, il nous a semblé utile de mettre à disposition ce texte, traduit par nos soins. Elles y prennent position contre la violence à l’égard de toutes les femmes pendant cette guerre.
2023 : notre féminisme est indivisible, les droits humains sont indivisibles.
Par six organisations de femmes arabes, dont Na’am Arab Women in the Center1https://www.awc-naam.com/, le 1ᵉʳ décembre 2023
Les féministes du monde entier ont déployé des efforts remarquables pour s’opposer au silence imposé aux femmes et à la remise en question de leurs voix, en particulier en période de conflit et de guerre, où les femmes subissent souvent les pires conséquences.
Les progrès considérables qu’elles ont accomplis dans la lutte contre les agressions sexuelles en temps de guerre ont abouti à l’adoption de la résolution 1325 des Nations unies, axée sur la participation, la protection et la représentation des femmes pendant les conflits armés.
En outre, la résolution 1820 a joué un rôle crucial pour la protection des femmes contre le viol et les violences sexuelles durant les guerres et les conflits.
Il est essentiel de ne pas douter de la crédibilité des revendications ou des orientations prises par les femmes ou leurs proches lorsqu’ils s’adressent à des organisations spécialisées dans ces questions. Le corps des femmes ne devrait jamais être exploité à des fins politiques ou de négociations.
Les femmes qui ont subi une agression ont le droit de recevoir le soutien médical, psychologique et émotionnel nécessaire.
Elles doivent avoir la liberté de choisir avec qui partager leur expérience et quelles informations divulguer. En tant qu’organisations féministes palestiniennes, nous nous opposons à toutes les formes de violence, non seulement pendant les guerres ou au sein des familles, mais dans tous les contextes.
Nous nous opposons avec véhémence à l’occupation, au racisme, à la discrimination, à la domination masculine, à l’oppression et à la violence et à l’extrémisme, à toute époque et en tout lieu. Notre position ferme contre les agressions sexuelles, le harcèlement et le viol reste inébranlable, et nous soutenons toutes les femmes qui s’expriment, indépendamment de leur nationalité, de leur religion ou de leur appartenance ethnique.
Nous ne remettons pas en question les rapports des organisations israéliennes qui luttent contre les agressions sexuelles à l’encontre des femmes israéliennes concernant les événements du 7 octobre et les violences sexuelles qu’elles ont subies.
À la lumière de ce qui précède, nous appelons les femmes, les militantes féministes et les personnes actives dans les organisations de femmes en Israël qui ont élevé la voix contre les agressions sexuelles subies le 7 octobre 2023, à condamner avec force toutes les violations des droits, y compris les meurtres, les démolitions et les déplacements forcés survenus dans le cadre de la guerre incessante contre le peuple palestinien, affectant en particulier les femmes et les enfants de Gaza. Les intimidations, les menaces et les difficultés rencontrées par les femmes lors des détentions ne doivent pas être dissimulées.
Enfin, il est essentiel de se rappeler que toute violation des droits, sous quelque forme que ce soit, est un acte d’oppression qui ne peut être justifié. Nos valeurs féministes nous dictent de ne pas accepter d’excuses pour la violation des droits humains.
Notes
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