Quelles voies pour sortir de l’insécurité alimentaire ? (2)
Face aux risques de pénurie alimentaire, deux voies sont proposées, deux projets de société.
L’agriculture industrielle de précision…
Pour remédier aux risques générés par l’agriculture industrielle, l’agriculture « de précision » semble le dernier recours. Le 8 décembre 2021, deux députés présentaient devant l’Assemblée Nationale un rapport sur l’autonomie alimentaire de la France et au sein de ses territoires. Il préconise de renforcer la consommation des produits locaux associée au choix d’une agriculture de précision à subventionner. “La réduction de la consommation d’eau et d’intrants nécessite un fléchage des investissements en agro-équipements pour développer une agriculture de précision ». omettant de préciser que ces machines énergivores ont un coût si élevé qu’il renforce l’agrandissement et la spécialisation des exploitations.
En complément de ces machines ultraconnectées, la recherche génétique est une évidence qui « nécessite une évolution de la réglementation concernant les nouvelles techniques de sélection, ou « New Breeding Technologies » … de nouvelles technologies génétiques d’amélioration végétale… Correctement encadré, le développement des NBT pourrait permettre de répondre aux changements induits par le dérèglement climatique et renforcer l’autonomie agricole européenne et française.” ces NBT fondées sur la mutagénèse sont aujourd’hui soumises aux même réglements que les OGM. Les rapporteurs demandent d’autoriser leur production, obtenue par des mutations héréditaires et potentiellement incontrôlables. Or, il ne s’agit que d’être résilients face aux aléas climatiques…
Ou l’agriculture paysanne écologique
Réduire la consommation d’eau, d’intrants, la dépendance aux énergies fossiles, on sait faire! Nourrir sainement la population, on sait faire ! Des paysans soucieux d’autonomie et du respect de la vie, des agronomes, des scientifiques ont uni leurs efforts : aux savoirs paysans, fruit de siècles de sélection de plantes et d’animaux adaptés aux terroirs, s’ajoutent les connaissances scientifiques de la microbiologie du sol, du fonctionnement des agroécosystèmes… Et ça marche ! Les sols redeviennent vivants, les rendements peuvent être excellents, la qualité nutritive des aliments est bien meilleure. L’énergie consommée est celle du soleil pour la photosynthèse, l’azote est celle de l’air captée par les légumieuses…Les transports seront raccourcis.
Cette agriculture paysanne plus autonome a besoin pour se développer, de main d’oeuvre, de terres accessibles, de débouchés assurés. Peu subventionnée, elle produit surtout pour une population aisée. Portée par de multiples initiatives militantes, elle se heurte à la pauvreté croissante et aux intérêts de l’agrobusiness.
Préconisée, de l’Union Européenne aux Nations Unies, elle est portée dans une proposition qui articule le droit à une alimentation choisie et la promotion d’une agriculture paysanne écologique : la Sécurité Sociale de l’Alimentation.
Aujourd’hui, la question alimentaire n’est pas une question politique prioritaire, elle est confiée à la main invisible du marché. Il est urgent que l’Etat mette en adéquation ce que l’on produit et ce que l’on mange…
A suivre : la Sécurité Sociale de l’Alimentation
Danièle M.