Le Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation vient de publier un billet. La crise du système agricole rappelle que le système alimentaire est à bout de souffle. Il faut le repenser. Loin d’être une solution magique, la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) serait de nature à y apporter de sérieuses réponses.

La SSA : une protection pour les agriculteurs et les agricultrices

Par le Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation1https://securite-sociale-alimentation.org/, le 1ᵉʳ février 2024.

La crise est profonde et témoigne d’un système alimentaire insoutenable qui épuise et détruit les personnes comme les ressources naturelles. La nécessité de repenser les systèmes alimentaires semble donc plus importante que jamais. Loin d’être la solution magique solvant toutes les revendications, la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) serait de nature à y apporter de sérieuses réponses.

Une colère légitime et partagée contre un système intenable.

La colère gronde depuis les campagnes. Partout dans le pays et dans plusieurs pays d’Europe, des milliers d’agricultrices et d’agriculteurs se mobilisent pour dénoncer un système intenable au regard des exigences productivistes de la Politique Agricole Commune (PAC), des normes environnementales dénuées de moyens pour les appliquer, de règles administratives hors-sols et d’une captation injuste de la valeur ajoutée par la grande distribution.

Trop peu de personnes travaillent actuellement dans les fermes pour permettre de bonnes conditions de travail tout en respectant l’environnement. Plus de 20 % des agricultrices et agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté et l’on peut compter un suicide par jour en France dans les professions agricoles.

Les raisins de la colère sont donc mûrs dans un contexte économique libéral où ceux qui en profitent se moquent bien des conditions de travail et de la protection du vivant; leur logique court-termiste est totalement tournée vers le profit privé et non l’intérêt général!

On assiste aussi à la mise en scène déplorable d’une prétendue alliance entre le monde agricole et les nationalistes et une rupture entre ce premier et les écologistes. On voit bien l‘orientation et les manipulations médiatiques qui sont à l’œuvre. Mais nous ne sommes pas dupes. Nous savons bien que les agris dans la rue ne défendent pas plus de destruction des sols ni plus de production (et donc de travail) à tout prix.

Les revendications des agriculteurs et agricultrices sont diverses mais celle qui fait l’unanimité concerne les revenus agricoles. Quoi de plus normal que d’exiger de vivre dignement de son travail ?

Est partagé également un souhait à davantage de reconnaissance, une reconnaissance à la hauteur du travail fourni et de l’utilité sociale des professions agricoles. Pour une majorité également, on peut entendre une opposition franche aux accords de libre-échange qui s’enchaînent et mettent en concurrence les travailleurs et travailleuses agricoles du monde entier. Nous assistons aussi à une dénonciation des injonctions contradictoires entre productivisme/compétition internationale et transition agroécologique des modèles de production.

La crise est profonde et témoigne d’un système alimentaire insoutenable qui épuise et détruit les personnes comme les ressources naturelles. Voici comment, naturellement, il arrive à bout de souffle ne cherchant plus à produire pour nourrir mais pour enrichir une minorité d’acteurs dominants du complexe agro-industriel au détriment d’une majorité de paysans et paysannes.

La nécessité d’imaginer une autre organisation du système alimentaire semble donc plus importante que jamais.

[…] Pour lire la suite de l’article du Collectif-SSA…

Pour compléter, vous pouvez lire sur notre site, plusieurs articles sur la SSA :

Notes