Samedi 1ᵉʳ février, entre 2 500 et 3 000 personnes ont défilé, à Guingamp, pour exiger la réouverture de services hospitaliers. Elles réclamaient plus globalement l’accès aux soins pour toutes et tous. Une initiative du collectif Initiative Armor Santé Yec’hed Mat et du comité de soutien de l’hôpital de Guingamp.
Santé, dignité, égalité… La mobilisation ne faiblit pas en Bretagne !
Par Christophe Lemasson. Le 9 février 2025.
Samedi 1ᵉʳ février, entre 2 500 et 3 000 personnes ont défilé, à Guingamp. Elles exigeaient la réouverture de services hospitaliers (maternité à Guingamp) et plus globalement l’accès aux soins pour toutes et tous. Une initiative du collectif Initiative Armor Santé Yec’hed Mat et du comité de soutien de l’hôpital de Guingamp.
Des cahiers de doléances
Le collectif Initiative Armor Santé Yech’ed Mat a constitué, pendant des mois, de solides cahiers de doléances à partir de plus de 2 000 témoignages – parfois poignants – de la population. Ils montrent concrètement l’impact des difficultés d’accès aux soins. Soixante-dix pour cent des répondant·es au questionnaire mis en ligne par le collectif ont ainsi déclaré avoir déjà renoncé à des soins, faute de médecin disponible ou face à des délais de rendez-vous trop longs. Une majorité de répondant·es dénonce aussi des problèmes d’accès à l’hôpital. Elle affirme aussi devoir parfois faire des heures de route pour voir des spécialistes.
Des conditions de santé dégradées
G. Roblin du collectif a cité la synthèse du diagnostic établi dans le cadre du contrat local de santé. Il a indiqué que, dans le pays de Guingamp, l’indice de vieillissement (rapport entre la population des plus de 65 ans sur celle des moins de 20 ans) de la population est particulièrement fort (127 contre 109,35 au niveau national et 94,6 au niveau régional). La mortalité générale est supérieure de 12 % par rapport à la moyenne nationale. Ces chiffres sont connus de tous·tes et bien évidemment de l’ARS et des autres services de l’État.
« Ne pas répondre positivement aux revendications de réouverture immédiate des urgences dans les centres hospitaliers de Lannion et Carhaix, de la maternité de Guingamp, c’est continuer à mettre la tête sous l’eau à cette partie de la Bretagne qui est la plus mal payée, la plus précaire, avec le revenu moyen le plus faible, la plus en difficulté au quotidien pour se déplacer ».
Une forte mobilisation
Des délégations des nombreux comités de défense des hôpitaux du département et d’autres départements bretons (Lannion, Douarnenez, Pontivy, Concarneau, Carhaix, Saint-Malo/Dinan, Landerneau) étaient aussi présentes avec une délégation de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité.
Étaient également présent·es de nombreux·ses élu·es : des maires d’abord. Il faut ici rappeler que 57 maires des Côtes-d’Armor ont pris des arrêtés enjoignant l’État de procéder à la mise en œuvre urgente de solutions d’accès aux soins dans les communes sinistrées par l’absence de médecins. Cela leur a valu d’être trainé·es par la préfecture au tribunal administratif. Les députées,Murielle Lepvraud LFI-NFP pour la circonscription de Guingamp et Mélanie Thomin, députée PS-NFP de la 6ᵉ circonscription du Finistère étaient venues apporter leur soutien.
C’est donc, tous·tes ensemble, une mobilisation combative et réussie. Elle a regroupé forces citoyenne, syndicale (CGT, Solidaires, FSU, Confédération Paysanne), politique (militant·es PS, PCF , LFI, E !, NPA-A, UDB, Gauche indépendantiste bretonne, des jeunes des JC ainsi que de la coordination pour un front révolutionnaire breton). Cette manifestation ouverte par deux tracteurs de la Confédération Paysanne, a traversé Guingamp de la gare jusqu’à la sous-préfecture pour y déposer les cahiers de doléances.
Un des aspects de la défense des services publics
Cette bataille pour la défense de tous les hôpitaux bretons de proximité, pour le droit à la santé partout en Bretagne fait partie du vaste mouvement pour la défense des services publics, contre l’austérité.
Comme l’a martelé G. Roblin dans un discours très politique :
« La Bretagne des bourgs comme la Bretagne des tours doit pouvoir avoir accès à la chaîne de soins H24 depuis la naissance jusqu’à la mort. C’est une question d’égalité, une question de dignité. C’est un choix de société. C’est le nôtre.
Notre santé, c’est notre seul capital. Nos vies valent plus que les profits et les économies. Restons unis, combatifs, inventifs… et déterminés… Betek an trec’h !(jusqu’à la victoire !) ».
