Notre camarade Armand Creus a participé à la Rencontre de Barcelone du 03 février où il représentait ENSEMBLE!. Il en tire un premier bilan dans cet article, écrit en lien avec l’équipe d’animation de la Commission État espagnol de notre mouvement.

Rencontre de Barcelone : Pour une autre Europe

Par Armand Creus, le 28/02/2024

La « Trobada » de Barcelone, le 3 février, à l’invitation de « Anticapitalistas »1https://www.wikiwand.com/fr/Anticapitalistas organisation liée à la IVᵉ internationale dans l’État Espagnol et de la CUP (Candidatura d’Unitat Popular)2https://www.wikiwand.com/fr/Candidature_d%27unit%C3%A9_populaire gauche indépendantiste et alternative de Catalogne, a réuni une quinzaine d’organisations de la gauche radicale et de mouvements alternatifs d’Europe (Grèce, Écosse, Irlande, Suède, Allemagne, Suisse, Portugal, Belgique…) et pour la France : le NPA, la GES et ENSEMBLE!.

Un constat partagé

Dans un premier temps, le matin, deux tables rondes «  L’écosocialisme pour une Europe en feu » et «  Contre la remilitarisation, pour une Europe des peuples » ont permis un constat partagé quant à l’impasse mortifère du modèle de l’Europe néolibérale austéritaire, productiviste autoritaire et militariste ; de cette Europe forteresse aux politiques migratoires discriminatoires et criminelles.

Cette Europe de la « concurrence libre et non faussée », du « capitalisme vert » ; de la remilitarisation et du réarmement est incapable de répondre aux crises sociales, climatiques et civilisationnelles auxquelles la planète est confrontée. Sur la base de ce constat partagé, des campagnes communes, des mobilisations nationales et Européennes sont d’ores et déjà possibles et nécessaires pour s’opposer à ces politiques réactionnaires et enrayer la montée de l’extrême-droite.

La première qui ait été mise en évidence, avec l’accord de tous et toutes, c’est la campagne actuelle pour la Palestine, contre la « nouvelle Nakba » et contre le processus génocidaire du peuple de Gaza. Une rencontre de solidarité avec la Palestine a été annoncée à Barcelone le week-end des 16 et 17 mars.

Des questions à discuter

Cependant, dans le débat qui a suivi, des divergences sont apparues qu’il faut prendre le temps de discuter. Ainsi, nous avons porté le débat sur la question de la guerre en Ukraine et de l’enjeu du soutien armé et non armé à la résistance du peuple ukrainien à partir notamment du Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine.

Ce n’est pas un hasard si la guerre est réapparue au cœur du continent européen avec l’agression de l’impérialisme russe contre l’Ukraine indépendante et se tournant vers l’Europe.

Un débat sur les différents impérialismes nous semble donc d’actualité, car l’ennemi à combattre n’est pas pour nous le seul impérialisme occidental, (États-Unien, Européen…) même s’il est à combattre également bien sûr.

Armand à Barcelone 2024-02-03

C’est pourquoi nous avons informé de la création récente de « l’Alliance de la gauche verte d’Europe centrale et orientale » (CEEGLA)3CEEGLA : République tchèque, Roumanie, Lituanie, Pologne, Hongrie, Ukraine. regroupant six nouvelles organisations de la gauche radicale de ces pays et nous avons proposé de les rencontrer.

Une nouvelle rencontre

Les différentes crises que nous vivons en Europe sont exacerbées par la crise mondiale du capitalisme. Elles le sont aussi par la concurrence, exacerbée, elle aussi, des grandes puissances impérialistes (Pays occidentaux, mais aussi Russie, Chine, Inde …). L’enjeu est un nouveau partage et une nouvelle domination du monde par l’accaparement des « ressources rares » et l’imposition de nouveaux rapports de domination et de dépendance, notamment envers les pays soumis aux « zones d’influence » de ces grandes puissances.

Nous avons ainsi informé de notre document «  Une Alternative pour l’Europe : quelques questions et éléments de réponse » que nous versons au débat.

Oui, il faut mettre en débat et en œuvre un projet alternatif pour une nouvelle construction européenne, sociale, écologique et démocratique ce qui passe par de nouvelles rencontres et c’est le mérite de celle-ci de l’avoir posé en ouvrant un espace de discussion et d’action commune, sans lien direct avec les échéances électorales a-t-il été précisé.

C’est ce qui est ressorti du 2ᵉ temps de la « Trobada », où chaque organisation a pu, brièvement, se présenter et donner son sentiment sur la rencontre et sur la proposition des organisateurs·rices d’en programmer une 2ᵉ à l’automne prochain à Paris.

Le temps a manqué pour en préciser le périmètre et les grandes lignes, mais, pour notre part, nous sommes disponibles pour en discuter dans un premier temps avec le NPA et la GES.

Évidemment, nous sommes pour poursuivre ces échanges européens, notamment avec nos camarades de la CUP avec lesquels nous travaillons en particulier autour de la solidarité avec l’autodétermination de la Catalogne ; mais aussi avec Anticapitalistas. Les uns et les autres ont déjà participé à nos universités, et nous avons été invités à celle d’Anticapitalistas il y a deux ans.

Notes