Ci dessous les textes des 4 motions présentées au Collectif national d’Ensemble des 6 et 7 avril
Motion présentée par Ensemble 44
L’un des enjeux majeurs des élections européennes de mai prochain est de mesurer, dans un scrutin traditionnellement marqué par une abstention massive, comment la gauche qui veut résister à la politique régressive de l’UE peut peser électoralement face au libéralisme macronien, soutien de ces politiques régressives et face à l’extrême droite menaçante ?
Les militant.e.s d’Ensemble Insoumis participent à la campagne de la liste France Insoumise conduite par Manon Aubry. D’autres camarades ont agi pour un rassemblement de la gauche qui veut résister à la politique de l’UE
Le 12 avril 2018, trois mouvements politiques européens, la France Insoumise, Podemos et Bloco de Esquerda ont rendu publique à Lisbonne une déclaration commune « pour une révolution citoyenne en Europe ». Cette déclaration appelle les peuples européens à « briser les chaînes des traités européens qui imposent l’austérité et promeuvent le dumping fiscal et social » pour construire « construire un nouveau projet d’organisation pour l’Europe. Une organisation démocratique, juste et équitable qui respecte la souveraineté des peuples ».
Cette déclaration «Et maintenant le peuple ! » constituait un point d’appui important pour construire des convergences entre les forces rouge-verte de gauche antilibérale en Europe. Elle a été rejointe par l’Alliance Rouge Verte du Danemark, le Parti de gauche de Suède, l’Alliance de gauche de Finlande et saluée par le mouvement italien Potere Al Popolo, qui a exprimé son accord.
Le mouvement ENSEMBLE considère que cette déclaration pouvait s’élargir à toutes les forces disponibles pour constituer une alternative à la hauteur des crises que traverse le continent européen, notamment à l’heure où des milliers de migrants sont rejetés par les gouvernements européens et où la seule perspective proposée est celle de l’austérité.
En France, ce rassemblement de la gauche antilibérale pouvait aussi s’opérer à partir du texte FI – Podemos – Bloco. Une liste unitaire de la gauche et des écologistes qui résistent devenait ainsi possible. Elle aurait représenté une alternative forte à la politique gouvernementale et à l’extrême droite. Cette perspective de rassemblement de la gauche anti-libérale, au cœur du projet d’Ensemble !, demeure valide et pouvait se réaliser en France à l’initiative de France Insoumise.
Malheureusement, il semble que plusieurs listes prétendant résister à l’offensive libérale en Europe et à l’extrême droite seront en concurrence. Dans cette situation difficile, le Collectif National d’ENSEMBLE des 6 et 7 avril prend la position suivante sur le scrutin des élections européennes :
ENSEMBLE, Mouvement pour une alternative de gauche écologique et solidaire, regrette la division de la gauche qui avait combattu pour le NON en 2005 et qui n’accepte pas les traités qui font une UE libérale. Dans ces conditions de division, ENSEMBLE appelle à voter pour la liste qui permet d’exprimer l’opposition la plus massive possible aux traités européens, celle de la France Insoumise, dont la tête de liste est Manon AUBRY.
Motion présentée par Ensemble-Insoumis
L’un des enjeux majeurs des élections européennes de mai prochain est de mesurer, dans un scrutin traditionnellement marqué par une abstention massive, et dans le contexte d’ébullition sociale que nous connaissons, comment la gauche de transformation sociale, celle qui veut résister à la politique régressive de l’UE, peut tenter d’offrir un débouché politique à celles et ceux qui se mobilisent pour la justice sociale, environnementale et l’égalité des droits, et peser électoralement face au libéralisme macronien, soutien de ces politiques régressives et face à l’extrême droite menaçante.
Les militant.e.s d’Ensemble Insoumis participent à la campagne de la liste France Insoumise conduite par Manon Aubry. D’autres camarades ont préféré poursuivre leur action pour un rassemblement de la gauche aux Européennes. Les listes étant désormais constituées,  il faut tirer le bilan de la séquence.
Le 12 avril 2018, trois mouvements politiques européens, la France Insoumise, Podemos et Bloco de Esquerda ont rendu publique à Lisbonne une déclaration commune « pour une révolution citoyenne en Europe ». Cette déclaration appelle les peuples européens à « briser les chaînes des traités européens qui imposent l’austérité et promeuvent le dumping fiscal et social » pour construire « construire un nouveau projet d’organisation pour l’Europe. Une organisation démocratique, juste et équitable qui respecte la souveraineté des peuples ».
Cette déclaration «Et maintenant le peuple ! » constituait un point d’appui important pour construire des convergences entre les forces rouge-verte de gauche antilibérale en Europe. Elle a été rejointe par l’Alliance Rouge Verte du Danemark, le Parti de gauche de Suède, l’Alliance de gauche de Finlande et saluée par le mouvement italien Potere Al Popolo, qui a exprimé son accord. En France, elle est incarnée par la France Insoumise. Quelle autre liste peut se prévaloir d’un tel regroupement à l’échelle européenne ? D’autres forces du champ politique français auraient pu s’y joindre. Un tel choix s’est avéré contradictoire avec le programme de GénérationS et plus encore celui d’EELV, qui ne remettent pas en cause les traités. Il s’est également avéré contradictoire avec le cours sectaire choisi par le PCF à son dernier congrès. Un rassemblement plus large aurait ouvert d’autres perspectives, pour prolonger l’espoir ouvert par la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. C’est bien cet objectif qu’il faut garder en tête, au-delà des critiques et des réserves que l’on peut avoir vis-à-vis de la France Insoumise. Un bon score de la France Insoumise serait une bonne nouvelle pour toute la gauche de transformation sociale.
C’est pourquoi, dans la situation actuelle, Ensemble ! doit sans plus attendre appeler à soutenir la liste de gauche qui permet d’exprimer l’opposition la plus massive possible aux traités européens et à la politique d’Emmanuel Macron, celle de la France Insoumise, dont la tête de liste est Manon Aubry
Motion présentée par Francis Sitel
1- Le débat sur les enjeux européens menace d’être confisqué au profit d’une opposition fallacieuse entre deux logiques. L’une qui est de soutien à une UE amarrée à un néolibéralisme porteur de régressions sociales et démocratiques, et impuissante face à la destruction de l’environnement. L’autre qui prétend opposer à celle-ci des politiques de repli nationaliste lourdes de dérives autoritaires et racistes.
2- Les forces se revendiquant des valeurs de la gauche et de l’écologie politique se doivent de déjouer le piège que représente un tel face-à-face. Cela nécessite de porter des réponses sociales, écologiques et démocratiques qui doivent être à la fois de rupture avec le capitalisme et de portée européenne. Celles en défense des droits des travailleuses et travailleurs, de la démocratie et de la transformation écologique et sociale de la société. Une rupture qui implique de désobéir aux traités existants, un choix indispensable à la refondation d’une autre Europe débarrassée de la tyrannie que le libéralisme fait peser sur les peuples et à l’opposé d’une perspective de sortie unilatérale ou de destruction de l’UE.
Pour les forces concernées réaliser leur unité sur cette base est le seul moyen de convaincre l’électorat populaire de se mobiliser en faveur d’une perspective de changement radical au sein de l’UE et pour élire un maximum de députés au Parlement européen pour la défendre.
3- C’est en défense d’une telle orientation qu’Ensemble ! a milité au long des derniers mois.
Force est de constater que ces efforts n’ont pas abouti. C’est dans la division et sans apporter de réponse à la crise de la représentation politique illustrée par les exigences portées par les Gilets Jaunes que plusieurs listes de gauche et écologistes vont se présenter au suffrage des électrices et électeurs
Une situation dont toutes ces forces portent à des titres divers l’entière responsabilité. Cette division, loin d’apporter des clarifications politiques, alimente une confusion qui est susceptible d’autoriser certains à accepter l’UE telle qu’elle est, d’autres à incliner vers une perspective de sortie de l’UE.
4- Cette situation ne permet pas à Ensemble !, en tant qu’organisation, d’appeler à un vote préférentiel en faveur de l’une ou l’autre de ces listes. Pourtant il n’est pas possible de s’abstenir lors de ces élections. En effet, tout refus de vote venant de la gauche, par l’abstention, le vote blanc ou nul, pour compréhensible qu’il soit face aux choix proposés par les listes existantes, ne fera que mécaniquement renforcer les listes de droite et d’extrême droite et augmenter leur représentation parlementaire.
5- Nous appelons toutes les électrices et tous les électeurs qui se réfèrent à la gauche et à l’écologie politique à voter pour celle des listes à la gauche du pôle constitué autour du PS qui leur apparaîtra porter au mieux les exigences politiques ici rappelées. Des exigences sur lesquelles au-delà des élections il faudra continuer à se mobiliser dans les mois et les années à venir en maintenant le cap défini en 2018 par le texte d’Ensemble ! sur l’Europe que nous voulons.
Motion proposée par Jean-Claude Mamet
1- Les élections européennes de mai prochain appelaient à un sursaut des forces de la gauche antilibérale. Et en France, la crise politique du macronisme illustrée par les mouvements sociaux, écologiques, mettent à l’ordre du jour des solutions politiques amplifiant les exigences de ces mouvements. Aucune des forces politiques de la gauche antilibérale ne peut prétendre à elle seule représenter une alternative suffisante pour contester le pouvoir et sortir de la crise par une voie progressiste.
C’est la question qui domine à gauche pour ces élections européennes, mais aussi pour les luttes sociales, où ces mêmes forces sont d’ailleurs souvent en convergence, mais se refusent à construire un  front commun offensif.
De même, les organisations politiques qui partagent une approche convergente de l’UE, des traités, de la situation politique, n’ont pas voulu ou pu s’entendre pour construire des listes communes et une campagne de rassemblement. Cette situation risque d’engendrer un émiettement, voire un effondrement du poids cumulé des forces de gauche antilibérales dans le champ politique.
2-  Dans ces conditions, les électrices et électeurs qui décideront de voter pour les listes en présence auront des difficultés à comprendre ce qui les distingue d’essentiel sur les enjeux européens. Ils et elles seront tentés par l’abstention, alors que celle-ci ne peut que favoriser le couple infernal LREM/RN. Le vote dispersé pour les diverses listes de la gauche antilibérale et écologiste exprimera néanmoins une volonté de changer l’Europe et ses traités tournés contre les exigences sociales et démocratiques, mais aussi de refuser les murs élevés pour barrer la route aux migrants, et de soutenir une véritable transition écologique devant les effets destructeurs du productivisme capitaliste.
3- ENSEMBLE ! s’est prononcé et a œuvré pour des listes de rassemblement sans y parvenir. Nous regrettons cette situation, nous en prenons acte et continuerons à agir pour le rassemblement nécessaire, à ces élections comme dans les luttes sociales et écologistes.
Une partie importante du mouvement Ensemble a choisi très tôt d’agir pour soutenir la liste de France insoumise, aujourd’hui conduite par Manon Aubry. Une autre partie importante du mouvement a souhaité agir jusqu’au bout pour le rassemblement. N’y étant pas parvenus, ils décident de soutenir le choix de nos camarades en faveur du soutien à la liste FI. Les uns et les autres défendront leurs points de vue propres. 
ENSEMBLE !  garde sa totale indépendance politique sur le déroulement de la campagne et les prises de position qui pourront y être faites.
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